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Le sport au féminin au fil de l’histoire

En cette journée internationale des droits des femmes, nous souhaitons aborder le sujet du sport féminin. De nos jours, même si les inégalités persistent, la place des femmes dans le monde du sport n’est heureusement plus à prouver. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas au fil de l’histoire… En effet, le sport au féminin a longtemps peiné à être accepté et reconnu.

Le sport au féminin dans l’antiquité

La pratique du sport féminin dans la Grèce Antique

A l’époque de la Grèce antique, on sait que les femmes pratiquaient librement le sport. Néanmoins, en dehors de Sparte, les femmes recevaient une éducation sportive moindre en comparaison de celle des hommes.

Par ailleurs, une séparation stricte des sexes était de mise dans la société, ce qui inclut également le sport. Concrètement, les femmes étaient exclues des compétitions sportives masculines, soit de l’immense majorité. Elles ne pouvaient pas concourir en tant qu’athlètes, ni même être spectatrices.

Les jeux Héréens, le plus grand rassemblement sportif au féminin

Les jeux héréens se déroulaient à Olympie, en l’honneur de la déesse Héra. Ils avaient lieux tous les 4 ans, 2 semaines après la fin des jeux olympiques. Constitués d’une seule épreuve, une course de 160m, ils étaient disputés par des femmes non mariées, et réparties par tranches d’âge.

S’illustrer à la course de chars même si l’on était une femme

Les femmes pouvaient toutefois s’illustrer dans les compétitions masculines dans un sport : La course de chars. En effet, le gagnant d’une course de chars n’était pas le conducteur d’un attelage, mais son propriétaire. Ainsi, une femme pouvait faire concourir un attelage conduit par un homme et remporter le titre !

Une petite avancée pour le sport au féminin dans la Rome Antique

A l’instar des grecques, les romaines pratiquaient le sport. Mais en dehors de quelques gladiatrices, les femmes étaient toujours exclues des compétitions sportives masculines. Néanmoins, elles pouvaient assister aux compétitions sportives dans les tribunes.

Le sport chez les femmes du Moyen-Age au XVIIIème siècle

Au Moyen-Age, la pratique sportive était généralement réservée à une élite sociale et avait une fonction plus militaire. C’est pourquoi, elle étaient difficilement compatible avec la place de la femme dans la société médiévale. Dans les tournois, les femmes avaient une fonction purement honorifique, puisque les chevaliers concouraient pour leurs faveurs.

Toutefois, nous savons que les femmes pratiquaient certains sports comme l’équitation, la danse ou la chasse…

Au XIIIème siècle, le jeu de paume faisait son apparition et se démocratise au fil des années. Il était ainsi pratiqué par l’élite masculine, mais aussi les pauvres et les femmes. La mixité était permise, bien que les femmes étaient rarement victorieuses.

L’émancipation des sportives à l’époque moderne

Au XIXème siècle, les femmes s’émancipent peu à peu des conventions sociales et pratiquent de plus en plus de loisirs sportifs. Elles s’adonnent au tennis, à l’équitation, le patinage, la randonnée, l’alpinisme ou encore la natation… Certaines commencent même à rechercher la prouesse sportive.

Le sport au féminin face à l’hostilité des conservateurs

Pourtant, ces femmes vont vite se heurter à l’hostilité des conservateurs. Le sport devait rester un loisir pour les femmes et elles n’avaient pas leur place dans les compétitions sportives.

Pierre de coubertin, fondateur des jeux olympiques modernes en 1896, estimait qu' »Une Olympiade femelle serait peu pratique, inintéressante, inesthétique et, ne craignons pas d’ajouter, incorrecte« …

Cette citation reflète bien le mode de pensée de la Belle-Epoque qui débordait de préjugés quant au sport féminin. En effet, on pensait à cette époque que le sport déformait la silhouette féminine, à cause du développement de la musculature, et qu’il était nuisible à la fertilité.

On recommandait alors aux femmes de pratiquer les sports qui permettaient un « développement harmonieux du corps ». Par ailleurs, on les contraignait à pratiquer la plupart des sports en robe. Seules les disciplines exercées en lieux clos, telles que la gymnastique, pouvaient l’être en pantalon.

Les jeux olympiques et les femmes

L’année de leur création, en 1896, les femmes ne pouvaient pas participer aux jeux olympiques modernes. En 1900, des premières sportives participèrent aux JO de 1900 dans le cadre de l’exposition universelle de Paris. En 1904, la boxe féminine intégra les jeux olympiques comme un sport de démonstration officiel , mais ne compta pas pour les résultats officiels. Il fallu attendre 1912, pour que le tennis et la natation deviennent les premières disciplines ouvertes aux femmes qui comptent pour les résultats officiels.

Peu à peu, de plus en plus de disciplines se sont ouvertes aux femmes. Le nombre de participantes s’est accru au fil des années. Aujourd’hui, la parité est presque atteinte puisqu’aux jeux de Tokyo en 2021, 48,8% des participants étaient des femmes. L’objectif affiché des Jeux de Paris 2024, est une parité parfaite entre les hommes et les femmes.

Le patriarcat toujours présent dans le milieu du sport

Plus elles s’imposent sur la scène sportive, plus les sportives s’émancipent des diktats imposés par les hommes. Ainsi, au siècle dernier, elles portent le pantalon pour faire du vélo, cessent de monter à cheval en amazone, et raccourcissent leurs jupes pour jouer au tennis entre autres exemples.

Pourtant, aujourd’hui encore, les sportives ne s’habillent pas toujours comme elles le souhaitent. Alors que par le passé, les tenues cachaient les formes des sportives au détriment de leur confort, depuis les années 80, leurs tenues sont devenues plus découvertes et courtes que celles des hommes. Les fédérations sportives, composées de représentants essentiellement masculins, imposent ces règles vestimentaires aux femmes.

En effet, sexualiser le corps des athlètes féminines permet de mieux vendre le sport au féminin. Les athlètes qualifiées de « sexy » attirent plus de sponsors que celles qui le seraient moins. C’est pourquoi, le marketing autour des événements sportifs au féminin véhicule une image érotisée de la sportive.

Mais depuis quelques années, des voix s’élèvent contre les campagnes marketing et les tenues jugées inadaptées, voire sexistes ou sexualisantes.

Etre à l’aise pour performer : Un enjeu pour les sportives

En 2021, la rébellion des joueuses norvégiennes de beach handball contre le port du bikini leur a valu dans un premier temps d’être sanctionnées d’une amande de 1500€. Mais, elle a finalement abouti sur un petit changement de la réglementation, puisque les joueuses peuvent à présent porter un short court et serré ! C’est une avancée, mais les joueuses ne peuvent toujours pas porter le même type de short que les hommes comme elles le souhaitaient.

Heureusement, certaines fédérations évoluent plus vite. Ainsi, porter le justaucorps pour les compétitions n’est plus obligatoire pour les gymnastes. Elles ont à présent le choix de porter un justaucorps ou une combinaison, en fonction de la tenue dans laquelle elles sont le plus à l’aise. L’équipe allemande s’était d’ailleurs démarquée en 2021 en étant la première à se présenter en combinaison aux Jeux Olympiques. De même, les joueuses de beach volley peuvent jouer en short depuis une dizaine d’années si elles le souhaitent.

Par ailleurs, de plus en plus de fédérations sportives et de clubs prennent en compte la volonté de nombreuses sportives de ne pas porter short blanc. En effet, ils ne sont pas confortables en période de menstruations.